Guido La Barbera
Lotta Comunista - Le groupe d’origine
1943-1952

Le parti se construit sur la stratégie. C’est la conclusion à laquelle arriva le groupe qui est à l’origine de Lotta Comunista, à la fin des années cinquante. C’est la thèse de Luttes de classe et parti révolutionnaire, le texte fondateur pour notre organisation qui se proposait, en 1964, d’être ce que le Que faire ? avait été pour le parti de Lénine.

« Stratégie », pour le marxisme, signifie en premier lieu évaluation des temps et des forces du mouvement des classes, à partir du moteur objectif du développement capitaliste jusqu’à la force subjective du parti révolutionnaire. Au commencement il y avait la guerre et le partage de Yalta, qui en était le résultat en Europe, avec le mythe de l’URSS stalinienne qu’on faisait passer pour le bastion du socialisme mondial. La convention de Gênes-Pontedecimo, en février 1951, est l’acte fondateur du groupe qui donnera vie, au début des années soixante, à Lotta Comunista. C’est un petit groupe, un « peloton restreint » d’ouvriers, dont la plus grande partie a été conquise à la politique dans la lutte du maquis.

Il y a beaucoup de brouillard, en 1951, dans le monde et en Europe. L’idéologie de la « guerre froide » domine partout, la guerre de Corée rend crédible un conflit mondial entre les États-Unis et l’URSS. L’idée d’un « impérialisme unitaire », le drapeau de la lutte internationaliste à la fois contre Washington et contre Moscou et son capitalisme d’État, est le choix stratégique qui assure l’indépendance stratégique du « peloton restreint ».

Théorie et stratégie seront développées à partir de là. Il n’y a pas que les États-Unis et l’URSS, le développement capitaliste mondial s’accompagne de contradictions en ébullition, à commencer par l’Asie. Washington et Moscou sont des capitales de l’impérialisme unitaire, mais ne sont pas les seules : il faut aussi compter avec Londres, Paris, Bonn et Tokyo. Et même avec Rome.

La vision scientifique est une conquête. Soudée à l’organisation elle est la seule voie qui peut éviter aux forces de classe d’être exposées à l’influence ou à la capture par d’autres forces. Le point fixe est l’intuition de Marx en 1853 : « il faut savoir à qui l’on a affaire », l’autonomie vis-à-vis des forces du capital se défend bec et ongles. Tel est le secret du parti-stratégie.


2012, 304 pages, br.
nombreux index

ISBN 978-2-912639-56-1

collection : textes

10,00€

Ce livre est également disponible en espagnol
et anglais