Arrigo Cervetto
Lénine et la révolution chinoise

Lénine – « Les matières inflammables de la politique mondiale » et autres écrits

La stratégie révolutionnaire est ancrée dans la théorie et dans l’analyse scientifique du développement impérialiste et de la dynamique internationale des puissances. Cervetto commente certains articles de Lénine en partant de trois idées simples :
– la stratégie révolutionnaire est basée sur l’analyse marxiste du développement capitaliste du marché mondial ;
– la vision de Lénine n’est pas une stratégie pour la révolution en Russie, mais pour la révolution internationale ;
– c’est pour cette raison que la théorie du développement impérialiste et les prévisions de Lénine à propos des perspectives et des conséquences en Occident de ce développement en Asie demeuraient la pierre angulaire pour le cycle stratégique successif, au-delà de l’échec d’Octobre.

Plus que l’échec d’Octobre, c’est la perte de cette boussole, dans la tempête des années 1920 et 1930, qui a pesé sur le retard historique du parti révolutionnaire : la perte du fil rouge de la théorie du développement capitaliste dans l’ère de l’impérialisme, de son lien avec la stratégie et de leur intégration dans la conception du parti comme parti-science, discipliné non pas par le fidéisme, mais par l’action consciente guidée par la stratégie.

Ce fut là le signe de l’insuffisance stratégique de Trotsky. Sans une théorie du développement mondial du capitalisme, il ne pouvait y avoir de stratégie, et sans stratégie, il ne pouvait y avoir de parti-science, mais uniquement le tacticisme des épigones exposé à tous les vents de l’idéologie, du maoïsme aux théories du sous-développement, jusqu’aux mythes du progressisme démocratique et de l’électoralisme.

Construire le parti-stratégie signifiait également se vacciner contre les mythes et les illusions du radicalisme intellectuel et petit-bourgeois, préserver le marxisme scientifique et faire en sorte qu’il s’enracine chez les nouvelles générations, reconstruire l’internationalisme après que stalinisme, idéologies du capitalisme d’État et mythes tiers-mondistes l’avaient complètement dénaturé.

Dans Lénine et la révolution chinoise Cervetto analyse l’échec de la Révolution d’Octobre par rapport à la stratégie, mais laisse en arrière-plan l’autre grande question qui y est nécessairement liée : la nature sociale de l’URSS et du stalinisme. Il est tout à fait évident que le concept même d’internationalisme puisse être reconstruit uniquement en affrontant le nœud de la contre-révolution stalinienne parce que la rupture au sein du parti de Lénine plongeait ses racines justement dans la contradiction entre les intérêts nationaux de la Russie et la stratégie internationaliste.

Un essai en appendice propose les éléments pour un indispensable approfondissement.


2006, 160 pages, br.
index des noms

ISBN 978-2-912639-19-6

collection : jeunes

5,00€

Ce livre est également disponible en anglais
et espagnol